L'Apollon du Belvédère
La théorie du beau idéal de Winckelmann est un postulat spirituel religieux.
Winckelmann (1717-1768), est en quelque sorte le père de l'histoire de l'art: c'est un antiquaire et archéologue allemand qui vivait à Rome.
Il fait le constat que Dieu a crée le monde (postulat qui a une grande influence sur la hiérarchie des genres en peinture et fait de la peinture d'histoire le genre majeur). Le problème est que le monde crée n’est pas pour autant un monde parfait, il y a une tension entre le créateur parfait et la créature qui est un mélange de perfection et d’imperfection. La théorie de la création mêle la perfection et l’accident, il y a dans le monde du laid, du difforme, du terrifiant. En terme philosophique on distingue deux principes : la nature naturante (Dieu parfait) et la nature naturée (le monde imparfait). Sur ce constat de base, le but de l’artiste, sa mission, n’est pas de représenter le monde tel qu’il est, mais tel qu’il devrait être si la création était aussi parfaite que le créateur. L'artiste doit rendre compte d’une vision corrigée. Cette théorie Winckelmannienne repose sur l’idée que l’art est quelque chose qui s’apprend, qui s’intègre dans un apprentissage.
Comment distinguer le parfait de l’imparfait ? C'est une question d’apprentissage, d’éducation du regard. Winckelmann affirme que nous avons une chance formidable: il fut un temps, une sorte d’âge d’or, où l’être humain était dans un contact beaucoup plus fort qu'aujourd'hui avec le divin, ils n’étaient pas séparés mais vivaient dans une harmonie totale. A cette époque l'homme avait accès au beau idéal car au principe créateur. Les témoignages de cette époque sont les œuvres antiques qu’ont a retrouvés: ce sont pour Winckelmann des exemples même du beau idéal, la « noble simplicité et calme grandeur ». Les apprentis artistes doivent regarder ces exemples et les regarder activement, par un travail de dessin et de peinture, d’imitation et de copie. A force, l’artiste fini par intégrer une sorte de canon de proportion, ce modèle de beau idéal, ainsi il aura comme élément de comparaison des oeuvres telles que L’Apollon du Belvédère quand il regardera le monde.
La quête du beau idéal : il faut que l’artiste, qui a intégrer le modèle de beau idéal, pratique face au monde une double opération de sélection et de combinaison. Idée qui renvoie à la fable de « Zeuxis et les filles de Crotone ». Zeuxis est un peintre de l’antiquité (sources avérées) a qui on a commandé une peinture représentant Hélène de Troie. D’après la source d’Homère, Hélène est une femme parfaite qui incarne la beauté dans son absolu, de ce fait Zeuxis ne trouve pour la peindre aucune jeune femme suffisamment parfaite comme modèle. Il fait alors venir toutes les plus belles jeunes filles et en sélectionne cinq. De chacune d’entre elles, il choisit une partie du corps, sélectionne les éléments parfaits et les combine. Il passe du monde réel comme modèle a un résultat idéal en terme de représentation. C’est cette double opération fondé sur le modèle grec de Zeuxis que ce fait la théorie Winckelmannienne.
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